L'oral
L’oral dans les programmes :
Cycle 1 : Le langage oral est le pivot des apprentissages de l’école maternelle. L’enfant s’exprime et se fait comprendre par le langage. Il apprend à être attentif aux messages qu’on lui adresse, à les comprendre et à y répondre. Dans les échanges avec l’enseignant et avec ses camarades, dans l’ensemble des activités et, plus tard, dans des séances d’apprentissage spécifiques, il acquiert quotidiennement de nouveaux mots dont le sens est précisé, il s’approprie progressivement la syntaxe de la langue française (l’ordre des mots dans la phrase).
La pratique du langage associée à l’ensemble des activités contribue à enrichir son vocabulaire et l’introduit à des usages variés et riches de la langue (questionner, raconter, expliquer, penser).
Cycle 2 : Au cycle des apprentissages fondamentaux, les élèves continuent leur apprentissage du langage oral : respect de l’organisation de la phrase, expression des relations de causalité et des circonstances temporelles et spatiales (pourquoi ? quand ? où ?) ; utilisation plus adéquate de la conjugaison, emploi d’un vocabulaire de plus en plus diversifié ; prises de parole de plus en plus longues et mieux organisées, dans le respect des sujets traités et des règles de la communication.
Ils s’entraînent à écouter et comprendre les textes que lit le maître, à en restituer l’essentiel et à poser des questions.
La pratique de la récitation sert d’abord la maîtrise du langage oral, puis elle favorise l’acquisition du langage écrit et la formation d’une culture et d’une sensibilité littéraires. Les élèves s’exercent à dire de mémoire, sans erreur, sur un rythme ou avec une intonation appropriés, des comptines, des textes en prose et des poèmes.
Cycle 3 : L’élève est capable d’écouter le maître, de poser des questions, d’exprimer son point de vue, ses sentiments. Il s’entraîne à prendre la parole devant d’autres élèves pour reformuler, résumer, raconter, décrire, expliciter un raisonnement, présenter des arguments.
Dans des situations d’échanges variées, il apprend à tenir compte des points de vue des autres, à utiliser un vocabulaire précis appartenant au niveau de la langue courante, à adapter ses propos en fonction de ses interlocuteurs et de ses objectifs.
Un travail régulier de récitation (mémorisation et diction) est conduit sur des textes en prose et des poèmes.
La qualité du langage oral fait l’objet de l’attention du maître dans toutes les activités scolaires.
Code de l’oral :
- communication immédiate car présence de l’auditeur
- feedback immédiat → régulation et adaptation du message au fur et à mesure de sa production
- référents situationnels communs → forte présence de termes dont la valeur n’a de sens que par l’identification à un élément de la situation d’énonciation
- gestes, mimiques, intonations, attitudes qui ajoutent du sens au message
Spécificités phonétiques, lexicales et syntaxiques de l’oral :
Phonétiques :
- différence importante entre l’écriture de certains termes et leur prononciation.
Exemple : « pasqu’y en a quat’ ».
Lexicales :
- vocabulaire moins riche qu’à l’écrit (de 3000 à 5000 mots au lieu de 30000)
- vocabulaire imprécis
- troncation (ciné, prof, ...)
- créativité plus forte
Syntaxiques :
- énoncés inachevés
- télescopage des constructions de phrases
- absence de la négation
- redondance de termes (noms, pronoms, ...)
NB : à l’oral, les mots correspondent souvent à des phrases à l’écrit.
Exemple : « comment tu t’appelles ? » est un seul « mot » à l’oral.
Normes et variations :
L’oral est soumis à des normes (instituées par l’Académie française) et à des variations (évolution du langage ainsi que les langages familier, courant et soutenu) :
Normes et variations essentiellement véhiculées par l’école, même si l’école tend à uniformiser la langue → Ecole de Jules Ferry a lutté contre les langues régionales et a fait en sorte que tout le monde s’exprime en Français.
Enseignement de l’oral :
→ L’oral est aujourd’hui mais cela n’a pas toujours été le cas ! En 1995, les programmes stipulent : Il est essentiel que la plus grande partie de l’horaire de français et une part notable de celui d’autres « champs disciplinaires » soient consacrées à l’exercice de la communication orale, à des formes variées de lecture, à la production de divers types d’écrits.
→ L’oral doit être centré sur l’enfant et ce dernier devra être capable de échanger/exprimer, comprendre, progresser dans la maîtrise de la langue française (syntaxe et vocabulaire).
Pourquoi enseigner l’oral ?
→ Afin d’éviter de creuser l’écart entre les élèves dont le langage socioculturel correspond à celui de l’école et les élèves pour qui le langage de l’école ne représente rien de réel.
* Bourdieu : Handicap socioculturel.
* Perrenoud : Dans le domaine de la communication, au même titre que les autres disciplines, les « héritiers » (on en comprend ici le sens) seront à nouveau favorisés.
* L’oral de l’école ne peut être l’oral des conversations ordinaires, c’est un oral plus proche de l’écrit.
→ L’oral prépare à l’écrit, il donc important de l’enseigner notamment en maternelle. La réussite scolaire des élèves en dépend.
Au niveau des cycles :
Cycle 1 : langage d’action et langage d’évocation ; ce dernier pour parler de hier (récit) et de demain (projet).
Cycles 2 et 3 : oral socialisant et oral pour apprendre (= progresser dans son apprentissage).
Dans tous les cycles, le travail de la langue se fait lors de tous les apprentissages.